Les animaux de compagnie sont-ils bons pour la santé ?

Écrit par Benoite Taffin

Source : L’ESSOR n° 473 de septembre 2014

 

Définitivement oui ! A en croire les études scientifiques de plus en plus nombreuses, s’occuper de son toutou est un véritable acte thérapeutique. Il y a quelques années, une vaste étude dirigée par le Dr Serpell de l'université de Cambridge notait une diminution de 50% des maladies ordinaires chez les personnes possédant un  chien.

En 2003, une autre enquête menée sur trois continents, en Chine, en Allemagne et en Australie, révèle que les heureux propriétaires d’animaux sont en meilleure santé et se rendent en moyenne 5 fois moins chez leur généraliste que les autres. Les dépenses en croquettes sont donc largement compensées par la diminution du budget santé.

 

Une longue histoire d’amour

De l’homme préhistorique qui dessinait des mammouths sur les murs de sa grotte aux concours de caniches endimanchés, en passant par la plupart des mythologies à l’abondant bestiaire, l’être humain a toujours été fasciné par les animaux. Mais leur utilisation dans un but thérapeutique n’apparaît qu’à la fin du XVIIIème siècle. C’est en Angleterre que pour la première fois, en 1792, on propose aux patients d’un asile d’aliénés de s’occuper d’animaux dans le but de les responsabiliser, de développer leur capacité de concentration, et leur apprendre à se maîtriser. En fait, le simple fait de se sentir à nouveau utiles leur permettait de progresser. Quant à l’hôpital, les animaux y sont introduits en 1859 par la célèbre infirmière Florence Nightingale, mère des soins infirmiers modernes, qui les utilise pour réconforter les vétérans de la guerre de Crimée. Elle remarque rapidement qu’en réduisant l’anxiété des malades, ces animaux - notamment une tortue – sont en réalité un facteur de guérison à part entière. Au XXème siècle, les animaux sont couramment employés aux Etats-Unis pour accélérer le rétablissement des soldats convalescents, et bien souvent traumatisés. Par la suite, de nombreuses expériences ont été concluantes avec des épileptiques, des autistes, des jeunes en réinsertion, des prisonniers, des personnes âgées… Dans tous les cas, on a pu remarquer une baisse de la violence et du stress, ainsi qu’une amélioration de l’ambiance générale.

 

Des effets sur la santé

Dans les années 1980, Aaron Katcher, psychiatre et professeur à l’école de médecine vétérinaire de l’université de Pennsylvanie (USA), montre que le simple fait de caresser son chien fait baisser la tension artérielle, apaise le rythme cardiaque et diminue le stress. Sans compter que la promenade quotidienne oblige le propriétaire à bouger, réduisant ainsi les risques de maladies cardiovasculaires et de fractures du col du fémur chez les personnes âgées. Selon le professeur Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’Inserm en psychophysiologie, l’effet anxiolytique de l’animal de compagnie aurait même un impact positif sur le système immunitaire de son maître. Enfin, une étude américaine montre que les bébés en contact quotidien avec des chiens souffrent moins d’infections à l’oreille et d’affections respiratoires que les autres. Il semblerait que cette promiscuité renforce leur système immunitaire et entraîne une diminution des traitements antibiotiques.  

 

Des effets sur le bien-être

Dans de nombreux cas, la présence réconfortante des animaux de compagnie permet tout simplement  de combler un sentiment de solitude, mais ce n’est pas tout. Par leur chaleur et leur spontanéité, ils incarnent une forme de sagesse. Ils sont en effet toujours pleinement dans l’instant présent, appliquant de façon naturelle le fameux « ici et maintenant », tellement prisé par nous autres, pauvres êtres humains. Ils nous permettent également d’entrer en contact avec notre côté animal bien souvent refoulé et de retrouver une part d’enfance. L’animal est aussi un véritable catalyseur social qui facilite les interactions entre les individus. Sans compter que sa présence auprès des enfants est un facteur de développement et un élément structurant de la personnalité. Enfin, par son amour inconditionnel et son absence de jugement, il améliore l’estime et la confiance en soi de son maître. En bref, les propriétaires d’animaux de compagnie se sentent à la fois utiles, aimés et valorisés. Que demander d’autre ?

Alors, profitez donc de la rentrée pour adopter un animal et surtout, prenez soin de lui… il prendra soin de vous !