Les champignons : la santé à portée de main

Écrit par Benoite Taffin

Source : L’ESSOR n° 486 d’octobre 2015

Et si, pour garder la forme cet hiver, vous alliez ramasser des champignons ? Eh oui, cette activité bucolique est hautement thérapeutique. D’un côté, on profite des multiples vertus médicinales des champignons (renforcement des défenses immunitaires, anti-cholestérol, antivirales, anti-cancérigènes), et de l’autre, des bienfaits du grand air et de l’exercice physique occasionné, sans oublier bien sûr le plaisir de déguster sa propre récolte. Et comme chacun sait, le plaisir est gage de bonne santé.

Une indifférence imméritée

Associés dans l’imaginaire collectif aux mystères des forêts profondes, à la magie des sorcières, aux hallucinations et aux empoisonnements, les champignons n’ont pas forcément très bonne presse. Et pourtant, ils sont d’excellents alliés pour notre santé. En Asie, ils sont même très prisés pour leurs vertus thérapeutiques. La médecine traditionnelle chinoise les considère comme de véritables fontaines de jouvence permettant de conserver la vitalité de ses 20 ans, y compris dans la sexualité.

Mais nous aussi, pauvres européens ignorants, utilisions ses merveilleuses vertus il y a des millénaires. Rappelez-vous Ötzie, la momie vieille de 5000 ans retrouvée dans un glacier des Alpes en 1991. Eh bien Ötzie, qui avait mal au ventre en raison de parasites intestinaux, se soignait grâce à un champignon, le polypore du bouleau. On a en effet retrouvé autour de son cou des morceaux de polypore enfilés sur une lanière de cuir. Le jus de ces champignons bouillis, contient de multiples principes actifs très efficaces sur bon nombre de problèmes gastriques. Non seulement il permet de tuer les parasites d’Ötzie (des trichines, si vous en attrapez, vous saurez comment vous soigner), mais c’est également un puissant antibactérien, anti-diarrhéique, anti-inflammatoire… L’industrie pharmaceutique s’intéresse d’ailleurs de très près à ce champignon multifonctions.

 

Qui soigne quoi ?

En premier lieu, certains champignons ont la capacité de stimuler le système immunitaire, vertu non négligeable à l’approche de l’hiver. En activant les globules blancs responsables de la défense contre les infections, ils agissent aussi bien sur les virus, que sur les bactéries, ou les parasites. C’est le cas par exemple du bolet à pied rouge que l’on trouve facilement dans nos sous-bois, et de la volvaire (à ne pas confondre avec des amanites mortelles) qui pousse davantage dans les prés et sur les pelouses. Enfin, si vous habitez en moyenne montagne, partez à la recherche du sparassis crépu, sorte de grosse éponge qui vit sous les conifères. Non seulement son goût de noix est excellent, mais il est également réputé comme tonique général, sexuel et immunitaire. Enfin, la poule des bois (plus connue sous son nom japonais « maïtaké ») qui pousse aux pieds des chênes, des charmes et des châtaigniers, permet de lutter contre presque tous les maux contemporains : elle réduit le cholestérol, le surpoids, la pression sanguine, le taux de sucre dans le sang, renforce le système immunitaire et la résistance au stress. Apparemment, consommer une centaine de grammes de champignons frais quotidiennement pendant 6 semaines permettrait d’activer ses défenses immunitaires pour le reste de l’année.

 

Quelques recommandations

  • Soyez très prudents, il y a encore aujourd’hui un millier d’intoxications aux champignons par an dont certaines sont mortelles. Pour les néophytes, le mieux est de débuter avec un connaisseur qui vous montrera tous les petits « trucs » afin d’éviter les champignons toxiques. Sinon, n’hésitez pas à faire contrôler votre récolte par un spécialiste, à consulter les associations de mycologie de votre région ou même, les pharmaciens. Un bon conseil : si vous avez un doute, mieux vaut aller à la pharmacie avant d’avoir mangé votre cueillette, plutôt que de vous y traîner plié en deux, le reste des champignons à la main (si si, un ami de mon beau-frère l’a fait).
  • Les champignons sont de véritables éponges à pollution (engrais, herbicides, pesticides, métaux lourds…). Mieux vaut les ramasser dans des bois éloignés des champs, des routes, des décharges et des sites industriels. Si vous les achetez, ne prenez pas de champignons des pays de l’Est car ils peuvent être contaminés par le nuage de Tchernobyl.
  • Certaines variétés comme le bolet à pied rouge sont toxiques lorsqu’ils sont crus. Renseignez-vous bien avant de faire une salade de champignons.

Cet automne, prenez soin de vous en toute simplicité : promenez-vous dans les bois, ramassez des champignons et mangez-les !