Burn-out : méfiez-vous du stress !

Écrit par Benoite Taffin

Source : L’ESSOR n° 475 de novembre 2014

Le stress ! Voilà un thème qui devrait vous intéresser, compte tenu des multiples pressions resserrant peu à peu l’étau sur nos organismes épuisés par la frénésie du monde actuel. Notez bien que le stress n’est pas une mauvaise chose en soi, bien au contraire.

Face à un stimulus, appelé également « agent stressant », c’est en fait la réaction naturelle qui permet de s’adapter à la situation afin de passer à l’action. Physiquement, le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, le tonus musculaire augmente et tous les sens se mettent en éveil. Nous sommes prêts à agir. A la fin de l’action, tout l’organisme revient à la normale pour une phase de récupération. Ça, c’est le stress naturel, sain et nécessaire. Et contrairement aux idées reçues, tous les agents stressant ne sont pas des supérieurs hiérarchiques ulcérés, hurlant toute la journée, la bave au coin de la bouche. Non, l’agent stressant peut même être un événement joyeux comme un mariage, une naissance, une promotion, un voyage… Et tout ce petit mécanisme fonctionne à merveille tant que les phases de stress sont compensées par des phases de récupération suffisantes.

 

Le trop plein

Mais attention : quand il y a trop de stimuli, que la pression est trop forte, le stress devient destructeur. Dans nos sociétés ultra-modernes, nous subissons en permanence une sur-stimulation des sens (télévision, internet, téléphone portable…), doublée d’une surinformation extrêmement anxiogène avec ses accumulations de catastrophes quotidiennes. La pollution est partout : chimique bien sûr, mais également sonore, alimentaire, psychique ou relationnelle, sans compter les pressions professionnelles dues aux exigences de résultats de plus en plus dures. Résultat : notre organisme est en permanence sous pression et ne parvient plus à gérer l’excès de stimuli. C’est le burn-out ! Appelé également syndrome d’épuisement professionnel, il apparaît suite à une phase de résistance où l’organisme tente de s’adapter. La réaction la plus courante est la fuite : on fait comme si de rien n’était et on se réfugie peu à peu dans l’alcool, le tabac, les somnifères, les jeux vidéo ou toutes autres drogues…

 

Accepter ses limites

La difficulté réside dans l’identification du problème. Souvent lié à un événement heureux et valorisant (nouveau poste, nouveau challenge…), le burn-out est particulièrement insidieux et s’installe tout en douceur dans notre vie. Au départ, on est pris dans un élan d’enthousiasme et on ne ménage ni son énergie ni son temps pour se montrer à la hauteur, surtout si on nourrit un idéal à propos de soi ou de son travail. Mais soyez vigilant et ne jouez pas aux héros indestructibles. Voici quelques signes qui devraient vous mettre la puce à l’oreille, que ce soit pour vous ou pour l’un de vos collègues en difficulté : fatigue, sensibilité émotionnelle, irritabilité, désorganisation au travail, tensions intérieures, oppression respiratoire, mise au second plan de la vie privée, tendance au repli sur soi, troubles du sommeil… Si vous vous sentez concerné, ne vous isolez pas, parlez-en à des proches bienveillants, et si vous en ressentez le besoin, consultez un psychologue.

 

Comment se protéger au mieux ?

  • Au niveau de la nutrition, diminuez votre consommation de café et d’alcool, et remplacez les sucres rapides et les céréales raffinées (gâteaux, pain blanc, pâte blanche…) par des aliments complets, riches en vitamine B (foie, banane, pomme-de-terre, poisson gras…) et en magnésium (fruits secs, légumes verts, chocolat noir, céréales complètes…). Privilégiez également les aliments contenant des omégas 3 (huile de colza, sardines, maquereaux, noix, œufs à la coque…) et consommez le plus possible de fruits et de légumes crus sous forme de jus filtrés si vos intestins sont sensibles afin de vous reminéraliser.
  • Au niveau physique, faites du sport pour aider votre organisme à se régénérer. Et pour se recentrer, vous pouvez aussi pratiquer le yoga, la méditation, un art martial ou la sophrologie bien sûr !
  • Au niveau de l’hygiène de vie, commencez par éteindre la télé au moment des infos. Apprendre des mauvaises nouvelles toute la journée joue sur le moral, même à notre insu. La suite relève du pur bon sens : lâchez un peu votre portable, voyez les gens que vous aimez vraiment, partez le plus souvent possible à la campagne pour vous ressourcer, faites du jardinage, prenez du recul et surtout, essayez de relativiser.

 En bref, retournez à l’essentiel et prenez soin de vous en méditant ces mots du très éminent Carl Gustav Jung, père de la psychologie analytique, « le seul moyen d’être utile aux autres consiste d’abord à s’occuper de soi ».

Pour les entreprises, je propose des séances de sophrologie en groupe ou en individuel (plus d'informations ici) afin de mettre en place une ambiance de travail saine et constructive.