Trois bonnes raisons d’arrêter la viande

Écrit par Benoite Taffin

Source : L’ESSOR n° 508 d’août 2017

Depuis quelques semaines déjà, les barbecues embrasent nos jardins, prêts à accueillir la bête sacrifiée à l’autel de notre toute puissance. Cette chronique peut sembler bien mal venue en cette réjouissante période de festin à ciel ouvert et de douceurs estivales. Tant pis ! Disons qu’elle vient à point nommé si vous désirez préserver cette insouciance, votre santé, celle de nos amis les bêtes ainsi que la planète sur laquelle nous nous ébrouons depuis maintenant plusieurs centaines de milliers d’années.

 

1) La souffrance animale

Etant citadine, protégée des médias, adorant la viande et trouvant plus confortable la position de l’autruche, je ne m’étais jamais interrogée sur l’origine de mon steak. C’est au détour d’un court passage du livre de Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs (Editions Gallimard), que je décidai de m’y intéresser. Lors de sa traversée de la France à pied, l’auteur décrit en ces termes les conditions d’existence de notre poulet rôti du dimanche : « La seule défaite de ces journées résidait dans le fait de s’approcher des élevages de volaille. C’étaient des hangars concentrationnaires suant la souffrance. Les poulets y attendaient la mort, sans bouger, sans voir jamais le ciel ». Cette description n’est en réalité qu’une pâle introduction aux horreurs découvertes par la suite. Si entre deux barbecues la curiosité vous ronge, les livres, les documentaires et les vidéos internet sur le sujet abondent.

 

2) La santé

Si votre santé vous passionne davantage que la condition animale, sachez donc que l’absence de viande renforce l’organisme. Nombreux sont les sportifs de haut niveau ayant adopté une alimentation végétarienne sans pour autant voir leurs capacités diminuer. Carl Lewis, champion multi-médaillé aux jeux olympiques, explique même l’amélioration de ses performances par l’adoption d’un nouveau régime alimentaire : le végétalisme. Il ne consommait non seulement pas de viande mais aucun aliment d’origine animale (œufs, lait…)

De nombreuses études scientifiques ont montré que la viande favorisait l’apparition de certaines pathologies comme les maladies cardio-vasculaires, le cholestérol, l’hypertension, le cancer, le diabète, les cataractes, la maladie d’Alzheimer… Dans son livre Blue zones : où vit-on mieux et plus longtemps ? (Prisma Eds), l’auteur américain Dan Buettner explore les lieux où l’on vit vieux et en bonne santé. On y trouve la ville de Loma Linda en Californie, la province de Nuoro en Sardaigne, l’île d’Okinawa au Japon, la péninsule de Nicoya au Costa Rica ou encore, l’île d’Icarie en Grèce. Eh bien l’un des points communs à tous ces joyeux centenaires est l’absence totale (ou presque) de viande dans leur alimentation.

 

3) La planète

L’élevage intensif est une véritable catastrophe écologique. Il pollue aussi bien l’air que la terre et l’eau en raison des déchets rejetés dans la nature. L’un des exemples le plus frappant est la prolifération d’algues vertes en Bretagne causée par les nitrates des élevages industriels. En ce qui concerne les gaz à effet de serre, les bœufs et les porcs en produisent plus que l’ensemble des transports sur la planète. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les élevages sont actuellement responsables de 70% de la déforestation. Or, cette même institution prévoit qu’à ce rythme, la consommation de viande doublera d’ici trente ans. Peut-être n’auront nous pas à souffrir directement de ces dégâts, mais nos enfants probablement et nos petits-enfants, sûrement. Alors si vous ne voulez pas faire une croix définitive sur la viande, essayez néanmoins d’en diminuer votre consommation, ne serait-ce que de moitié.

 

Qu’est-ce qu’un régime végétarien équilibré ?

Tous les nutriments présents dans la viande (protéines, vitamines B, fer) se trouvent dans d’autres aliments comme les œufs, les légumes, les légumineuses (lentilles, pois, fèves, haricots secs, soja), les céréales… Pour ne pas risquer la carence, l’idéal est d’associer aux légumes deux aliments indispensables : les céréales et les légumineuses. Les plats traditionnels de nombreux pays illustrent bien ce type d’alimentation très complète : la semoule et les pois chiches du couscous, le maïs et les haricots rouges au Mexique, le riz et les lentilles en Inde…

 

« Je suis la preuve vivante que tu peux courir vite, t’entraîner durement et donner de sérieux coups de poing sans manger d’animaux ».

Jake Shields, champion de combat libre