Les produits laitiers sont-ils nos amis pour la vie ?

Écrit par Benoite Taffin

Source : L’ESSOR n° 479 de mars 2015           

Si vous avez des problèmes respiratoires, de digestion, de peau, ou encore d’articulations, dont vous ne trouvez ni la cause, ni le remède, essayez donc d’arrêter les produits laitiers. Bien que les médias et les autorités sanitaires glorifient en permanence leurs bienfaits, nombreux sont ceux qui souffriraient d’une intolérance au lait de vache.

Deux personnes de ma famille ont vu leur vie changer juste en modifiant leur alimentation. Ma mère qui avait de l’arthrose aux doigts a cessé tous produits laitiers selon les recommandations de son rhumatologue. Depuis, la maladie a disparu. Sur les conseils d’un étiopathe, mon fils de 6 mois, couvert d’eczéma, passe du lait de vache à celui de chèvre. Deux jours plus tard, il retrouve une peau de bébé. Ça donne à réfléchir…

 

Pourquoi le lait de vache serait-il mauvais ?

Le lait de vache n’est pas mauvais en soi. Certaines personnes le tolèrent d’ailleurs parfaitement bien. Mais étant destiné à des veaux en pleine croissance, il n’est pas forcément tout à fait adapté aux êtres humains. Préférez-lui le lait de chèvre dont la structure chimique est plus proche de celle du lait maternel, ce qui expliquerait en partie qu’on l’assimile mieux. Il possède également moins de lactose et de caséine (les deux substances allergisantes du lait) que son homologue bovin. Enfin, par sa composition, le lait de chèvre est beaucoup plus digeste : l’organisme met 20 minutes à le digérer contre plusieurs heures pour le lait de vache.

 

Faites votre expérience

Comme toute polémique, la potentielle toxicité du lait de vache fait couler beaucoup d’encre. Alors qui croire ? Eh bien soi-même comme l’enseignait Bouddha il y a déjà fort longtemps : « ne suivez pas aveuglément mon enseignement, éprouvez-le par vous-même ». En ce qui concerne votre possible intolérance au lait, l’expérience est assez simple. L’idéal est de cesser totalement tous les produits laitiers pendant trois semaines et d’observer votre état de santé. Si vous constatez des améliorations, il y a de fortes probabilités que souffriez d’une intolérance plus ou moins forte au lait.

Surtout, n’ayez crainte, vous ne serez en aucun cas carencé en calcium. Contrairement aux idées reçues directement de la publicité, une consommation trop importante de produits laitiers fait justement chuter le taux de vitamine D, celle-là même qui permet de fixer le calcium sur les os. Là est toute l’ironie : loin d’éloigner les problèmes d’ostéoporose, le lait les provoque. Afin d’éviter les carences, consommez d’autres sources de calcium. Le lait de soja ou d’amande en contient deux fois plus que le lait de vache ! On en trouve également dans les crucifères (chou vert, chou-fleur, brocoli), les lentilles, ou encore les sardines.

 

La voie du milieu

Si vous êtes intolérants, il ne s’agit pas forcément de bannir à tout jamais les produits laitiers en regardant passer les plateaux de fromage avec envie et amertume jusqu’à la fin de votre vie. Non, il faut continuer les tests afin d’évaluer votre seuil de tolérance (l’idéal étant quand même d’arrêter les produits issus de la vache). Si au bout de trois semaines, vous n’observez aucun changement, recommencez à vous gaver de lait, de beurre, de fromage et de crème fraîche. En revanche, si vous allez mieux, réintroduisez tout en douceur du fromage et des yaourts, uniquement de chèvre ou de brebis. Et là, voyez jusqu’où vous pouvez aller sans que les désagréments réapparaissent.

N’oubliez pas non plus que quand une porte se ferme, une autre s’ouvre : il existe des alternatives, en commençant par le lait de chèvre et tous ses dérivés que l’on trouve très facilement dans n’importe quel supermarché.  Si en revanche le lait animal ne vous convient pas, il existe des dizaines de laits végétaux (soja, riz, amande, quinoa, avoine, noisette, châtaigne, …). Les boutiques bio en proposent un grand choix, mais l’on peut également en commander sur internet. Ils sont très bons pour la santé, assez bon au goût (surtout ceux d’amande et d’avoine), mais assez mauvais pour le porte-monnaie.